Mouvement écologiste (env. 1970 – aujourd’hui)

Le mouvement de végétalisation des bâtiments ne reçut d’abord pas de nouvelles impulsions après 1945, la priorité étant donnée à la reconstruction de l’Allemagne après la guerre. Les projets pourtant prometteurs du temps des cités-jardin sont mis en attente : les héritiers n’étaient pas familiers avec les méthodes de taille et d’entretien des plantes grimpantes, ou ne souhaitaient pas entretenir péniblement les espaliers pour quelques fruits. Après la guerre et jusqu’à 1968, les bâtiments ne sont plus habillés de végétation, jusqu’à la naissance du mouvement écologiste. Motivée par une volonté de protection de l’environnement, une nouvelle vague de cas de végétalisation des parois de bâtiments commence. Beaucoup d’obstacles restent nénamoins à surmonter, par exemple pour la végétalisation en hauteur.

Vigne vierge à trois pointes, préfabriqué datant de la RDA à Leipzig / Sachsen
Vigne vierge à trois pointes, préfabriqué datant de la RDA à Leipzig / Sachsen

Les acteurs

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un mouvement architectural, le mouvement écologiste allemand a une profonde influence sur le paysage urbain. Les associations de défense de l’environnement étaient le fer de lance du retour de la nature en ville. L'habillement des façades à bas coût avait pour but d'améliorer la qualité de vie dans les villes, d’après la devise: « Plante une vigne vierge sur ta maison, tout ira bien ». La mode était couvrir entièrement les façades d’après l'exemple des années 20 et 30, et des plantes grimpantes étaient offertes à cet effet par les associations.

La végétalisation obligatoire

Lors de nouveaux projets de construction, de plus en plus de villes allemandes demandent un certain nombre de mètres carrés de surface végétalisée, dans un but de préservation ou d’optimisation du microclimat urbain

Cette obligation est cependant souvent agaçante pour les diverses parties : un de nos collègues de la branche de la végétalisation des bâtiments nous a fait part d’une anecdote : Un projet de végétalisation commandé, mais pas encore mis en œuvre, a été avorté lors de remise du bâtiment à la ville, les fonctionnaires ayant « oublié » le projet de végétalisation, mais déjà signé le contrat… une chance pour le porte-monnaie du constructeur.

De tels projets de végétalisation sont alors surtout crédibles lorsqu’elles ne découlent pas de règlementations anonymes mais sont la volonté du constructeur, qui s'occupera avec passion et amour de l'entretien.

Dégâts et abandon

Un projet de végétalisation n’est une réussite que lors de l’entente et de la coopération de toutes les parties : propriétaire, locataires et voisins… Les coûts  d’entretien doivent être assignés, le feuillage automnal débarassé chaque année – si tous ne se s’occupent pas de leur rôle, la plante se transforme rapidement en un kraken végétal qui de ses pousses vigoureuses infiltre la moindre fissure et cavité et peut endommager irrémédiablement le bâtiment… Le propriétaire est-il prêt à effectuer une taille annuelle au quatrième étage et à en assumer le coût ?